Je n’ai jamais aimé lire, et je me sens bête.
- Brisensoi
- 14 août
- 2 min de lecture

À l’école, lire… pour moi, ce n’était pas un plaisir. C’était souvent un truc imposé : un livre choisi
par quelqu’un d’autre, des chapitres à terminer en quelques jours, des phrases à analyser comme si chaque mot cachait un message secret. On ne nous laissait pas juste profiter de l’histoire. Il fallait toujours chercher “le sens”, faire des fiches de lecture, apprendre des dates et des noms d’auteurs. À force, ça m’a coupé l’envie.
Je me rappelle encore de certaines scènes : le livre posé sur mon bureau, moi qui lis trois fois la même page sans rien retenir, juste parce que je pensais déjà à autre chose. Ou les soirées à essayer de résumer un chapitre alors que je n’avais rien compris à ce que j’avais lu. Pendant que d’autres élèves semblaient adorer ça, moi je comptais les pages qu’il me restait avant la fin.
Et puis il y avait cette comparaison constante. Les copains qui parlaient avec passion de leurs lectures, qui pouvaient passer tout un week-end plongés dans un roman, qui connaissaient plein de références littéraires. Moi, à côté, je me sentais… à côté de la plaque. J’avais l’impression d’avoir “raté” quelque chose. Alors forcément, l’idée s’est installée : “Si je n’aime pas lire, c’est que je suis moins intelligent.”
Mais avec le temps, j’ai compris que c’était faux. Lire, ce n’est pas juste avaler un roman de 500 pages ou connaître par cœur des poèmes du XIXe siècle. Lire, c’est aussi tomber sur un article qui nous intrigue et le lire jusqu’au bout. C’est suivre un tutoriel pour réparer un objet qu’on pensait foutu. C’est lire les sous-titres d’un documentaire qui nous fascine. C’est chercher des avis sur un produit avant de l’acheter.
J’ai rencontré des gens incroyables qui n’ont jamais terminé un seul roman, mais qui connaissent la mécanique, la cuisine, l’informatique ou la photo mieux que personne. Pourquoi ? Parce qu’ils lisent ce qui les passionne vraiment. Des forums, des blogs, des fiches techniques, des recettes… Et c’est ça aussi, lire.
Le problème, c’est que l’école ne valorise pas cette manière d’apprendre. Elle met en avant un seul type de lecture, celui qui rentre dans les programmes. Et si tu n’entres pas dans cette case, tu es vite catalogué “celui qui n’aime pas lire”. Mais en réalité, aimer lire, c’est juste aimer apprendre et comprendre. Et ça, on peut le faire partout : sur un écran, dans un magazine, sur un emballage… peu importe.
Alors non, ne pas aimer les lectures imposées, ça ne veut pas dire qu’on est bête. Ça veut juste dire qu’on n’a pas encore trouvé sa façon de lire. Et le jour où on la trouve, on se rend compte qu’on a toujours aimé ça… mais à notre manière
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